L’Espace Aérien

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Uniquement pour les pilotes XC … ou justement pas?

Copyright illustrations: Steve Ham (Fly Piedrahita)La majorité des pilotes considère probablement que l’Espace Aérien est une matière qui ne concerne que quelques pilotes de distance et que tant qu’on ne vole qu’en « local » ou de temps en temps une petite distance il n’y a pas vraiment de soucis. Bien au contraire !

Tout comme chaque piéton et cycliste doit connaître et appliquer le code de la route (avec ou sans permis), chaque pilote doit maîtriser et appliquer la réglementation aérienne, peu importe la durée ou altitude du vol.

Tout commence par la simple question si sur un site particulier on a tout simplement le droit de voler. La réaction à cette question est probablement du style « c’est quoi cette connerie, bien sûr qu’on peut voler ici, c’est après tout un site officiel, on ne va pas faire un site officiel à un endroit où on ne peut pas voler » … bah … la réalité démontre malheureusement que ce n’est pas si simple.

À l’instant où l’on a confirmé qu’on peut en effet y voler, une deuxième question cruciale se pose : jusqu’à quelle altitude est-ce qu’on peut monter ? Ici, le moment, semaine ou weekend, l’activation du LFA G ou pas, etc. joue un rôle …

Bref, la connaissance de l’Espace Aérien est essentiel pour chaque pilote, du débutant au champion du monde, et pour tous les disciplines : plouf, soaring, vol en thermique, XC, acro … Le pilote doit connaître les règles de base, savoir ou trouver quelle information et avant chaque vol vérifier les zones et lire les NOTAM (Notice to Airmen) tout comme la vérification des prévisions météo, même pour des petit vols dans le bocal.

Cadre légal

pic3On est donc un usager de l’Espace Aérien dès le moment du décollage. Afin de mieux  comprendre notre place dans cette espace, il est important de savoir exactement le type d’usager que l’on est. En Belgique il n’y a pas de législation spécifique au niveau fédéral (national) ou régional pour le parapente, delta et rigide. Du coup, c’est la législation Européenne qui fait jurisprudence. C’est-à-dire :

  1. Règlement d’exécution (UE) n ° 923/2012
    définit le parapente comme un planeur.

Définition 117 (page 8) : «planeur», un aérodyne dont la sustentation en vol est obtenue par des réactions aérodynamiques sur des surfaces qui restent fixes et dont le vol libre ne dépend d’aucun moteur. Cette définition englobe également les deltaplanes, les parapentes et autres aéronefs comparables;

  1. Règlement (CE) No 216/2008
    nous dispense de l’obligation d’immatriculation, contrôle technique etc.

L’article 4, paragraphes 1, 2 et 3, ne s’applique pas aux aéronefs qui entrent dans une ou plusieurs des catégories ci-après:
g) les planeurs dont la masse structurelle n’excède pas 80 kg en version monoplace ou 100 kg en version biplace, y compris les deltaplanes;

Actuellement, il n’y a pas d’intention de nous imposer une immatriculation, contrôle médical ou transpondeur et il est évident qu’on doit tout faire pour garder cette situation favorable.

La différence avec le paramoteur

pic4Il faut bien distinguer le parapente du paramoteur. Suite à des infractions importantes au niveau de l’Espace Aérien, un Arrêté Royal (AR) a été rédigé Il y a quelques années pour le paramoteur. Cet AR est très défavorable et impose des restrictions comme l’immatriculation, le contrôle médical, interdiction de survoler des agglomérations (indépendant de la hauteur !), interdiction explicite de voler dans des zones du type ‘Danger’, procédure obligatoire d’accréditation des décollages, … etc. Le résultat final c’est qu’un paramoteur a plus de restrictions qu’un ULM 3-axe !

Sans rentrer dans tout le détail, ceci nous donne une indication très claire du risque qui nous menace. Si on ne fait rien, on aura le même traitement lors du prochain incident avec un parapente.

Le rôle de la FBVL

Copyright illustrations: Steve Ham (Fly Piedrahita)La connaissance et le respect de la réglementation aérienne est et reste la responsabilité entière des pilotes individuels. Ceci ne veut pas dire que la Fédération ne peut rien faire. La tâche principale de la Fédération est de défendre l’intérêt général des membres (= pilotes du vol libre). Concernant l’Espace Aérien ça se fait sur deux axes :

  1. Aider les pilotes à mieux comprendre la réglementation aérienne en distribuant et surtout en vulgarisant l’information complexe et en mettant à disposition des outils qui facilitent l’accès à l’information pratique et concrète etc.
  2. Faire un lobby actif et proactif vis-à-vis des autorités afin d’obtenir un maximum d’espace pour le vol libre.

Ce que ça veut dire concrètement est décrit plus loin dans cet article dans le paragraphe ‘groupe de travail – tâches’.

« Pour vivre heureux vivons caché »

La morale bien connue de la fable du grillon ne fonctionne (plus) pour les raisons suivantes :

  1. Suite aux grandes améliorations au niveau des performances, il y a de plus en plus de pilotes qui volent en Belgique, plus de pilotes qui « tiennent » plus longtemps en l’air, plus de pilotes qui montent plus haut, plus de pilotes qui font de la distance, etc. Du coup, il est devenu impossible de rester inaperçu.

pic6Notre sport devient de plus en plus populaire. Ca nous ouvre de nouvelles possibilités comme par exemple un plus grand impact au niveau tourisme local ce qui nous permet d’ouvrir plus facilement des nouveau sites, mais ça nous amène aussi de nouveau problèmes comme des sites surpeuplé, de la nuisance pour les riverains, et en effet plus de probabilité d’avoir des infractions au niveau espace aérien. Notre croissance nous oblige de nous adapter, de devenir plus professionnels dans notre approche, de pratiquer de l’autorégulation.

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  1. Si on veut que les autorités tiennent compte de nos besoins, il faudra avant tout être visible. On ne peut pas exiger plein de choses des autorités comme ça. Il faut d’abord construire une relation de confiance. Cela demande du temps et de l’énergie mais demande également une visibilité et donc une participation active à des réunions avec les autres usagers de l’espace aérien pour montrer qu’on sache de quoi qu’on parle, que nos demandes sont raisonnables et en rapport avec nos besoins réels, etc.
  1. Ce n’est pas uniquement vis-à-vis des autorités qu’on doit être visible, mais également vis-à-vis de nos confrères pilotes de planeur. Selon la loi on est des planeurs ultra légers. On doit exploiter cet atout au maximum. En collaborant activement avec les planeurs on sera plus nombreux et donc plus fort.

Groupe de travail espace aérien

© Steve Ham (Fly Piedrahita)Dans le but d’adresser la problématique de l’espace aérien, le Conseil d’Administration a décidé de créer un Groupe de Travail Espace Aérien. Ce groupe de travail donne l’avantage de pouvoir se concentrer pleinement sur le sujet avec un petit groupe d’experts. Le groupe travaillera bien évidemment en collaboration étroite avec et rapportera au Conseil.

Tâches

Concrètement, le Groupe de Travail a les tâches suivantes :

  1. Vulgariser & sensibiliser
    1. Rassembler toute l’information de base, les cours, etc. afin de clarifier ce que les pilotes doivent apprendre.
    2. Créer des cours spécifiquement orienté vers le vol libre (parapente, delta et rigide) là où le matériel existant ne suffit pas.
    3. Effectuer pour chaque site de vol une analyse de l’Espace Aérien autour du site avec les possibilités de cross et faire un résumé en utilisant des fiches.
      Elaborer une stratégie, en collaboration étroite avec le Groupe de Travail « Sites », pour mettre sur chaque site un panneau d’information avec l’Espace Aérien autour du site.
    4. Elaborer une proposition pour intégrer la connaissance de l’Espace Aérien dans les formations de base de tous les écoles (en collaboration étroite avec le Groupe de Travail « Formation »).
  2. Améliorer l’Espace Aérien
    1. Elaborer des dossiers détaillés (à soumettre pour approbation au Conseil) sur les points suivants :
      1. Des dérogations afin de rendre les vols sur certains sites dans le CTR possible (terrils, dunes, etc.)
      2. Hausser le plafond en semaine de 4500 ft. à FL 55.
      3. Créer des zones « Danger » et/ou NOTAMs pour les vols en remorquage et au treuil (Maillen, Beauvechain, Nieuwvliet etc.).
    2. Représenter la FBVL au sein des groupes de travail de la DGTA (en collaboration étroite avec le conseil).

Membres

Le groupe de travail consiste des membres suivants :

  • Wim Verhoeve (leader du groupe)
  • Nathanaël Majoros (promoteur et lien avec le conseil)
  • Henri Kelchtermans
  • Bernard Bar
  • Jochen Zeischka (dossier treuil et remorquage)
  • Philippe Vandevondele (dossier terril Fontaine l’Evêque)
  • Pascal Lhoas
  • Frédéric Coen

Kick-off

Le kick-off du Groupe de Travail aura lieu le dimanche 27 nov. 2016 à Bruxelles (près de la Gare du Midi). Confirmez votre venue.

Vous avez des bonnes idées et envie d’y participer ? C’est possible ! Il y a du boulot à faire !
Envoyez simplement un message à Wim Verhoeve (airspace@fbvl.be).